A1. Utilisation du processus d’enquête
Contenus d’apprentissage
A1.1
formuler différents types de questions pour orienter le processus d’enquête sur les enjeux contemporains associés aux communautés, aux peuples et aux nations autochtones du monde (p. ex., questions de fait : Quels sont les buts et les principes de la Charte des Nations Unies? Qu’ont fait les gouvernements fédéraux du Canada et des États-Unis pour mettre en œuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones [DNUDPA] à l’échelle nationale? À quels défis les Inuits du Groenland continuent-ils de se heurter malgré l’adoption de la DNUDPA par le gouvernement du Danemark? questions de comparaison : Quelles différences et quelles ressemblances y a-t-il entre les stratégies d’autonomie gouvernementale des Inuits du Canada et des Samis de la Finlande? questions de cause : Quelles pourraient être les conséquences du rapport final de la Commission de vérité et réconciliation du Canada pour les communautés et les organismes autochtones et non autochtones du monde entier? De quelle manière la DNUDPA influence-t-elle les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada?).
- Quelles questions peux-tu poser lors d’une entrevue avec des jeunes Autochtones participant à la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones dans différents pays?
- Quelles questions peux-tu poser pour orienter ton enquête sur les efforts des Haudenosaunee visant à protéger leur identité et souveraineté, notamment en ce qui concerne les droits de passage frontalier et l’emploi de passeports iroquois au Canada et aux États-Unis?
- Si ton enquête porte sur les ressemblances et les différences entre les demandes politiques des Autochtones du Canada et du Mexique, quelles questions peux-tu poser pour restreindre la portée de ta recherche?
A1.2
recueillir des données probantes et de l’information se rapportant aux enjeux, événements et développements touchant les communautés et les peuples autochtones du monde, en consultant des sources primaires et secondaires, y compris des sources de connaissances autochtones et en s’assurant que les sources représentent divers points de vue (p. ex., sources primaires : entrevues avec des Autochtones de la région, réglementation, photos, peintures et autres œuvres d’art, déclarations de principes, discours, statistiques, sondages, traités et autres ententes internationales, lettres et autres formes de correspondance imprimées ou numériques, documentaires et autres films; sources secondaires : articles de périodiques, articles de journaux, manuels, essais, travaux de recherche et monographies, des sites Web).
- Où peux-tu trouver de l’information à jour sur la position d’une communauté ou d’un organisme autochtone relativement aux crises de l’eau que vivent certaines communautés autochtones?
- Quels documents de l’ONU peux-tu trouver au sujet des enjeux sur lesquels porte ton enquête? Quelles autres sources pourraient compléter l’information recueillie dans ces documents? De quelle façon la tradition orale pourrait-elle te fournir des données probantes et de l’information pour ton enquête?
- Quels sont les points de vue représentés par cette source? Certains points de vue sont-ils absents ou négligés, et si oui, lesquels? Comment peux-tu t’assurer que tes sources reflètent une variété de points de vue, y compris ceux des Autochtones de différents peuples, communautés et nations?
A1.3
évaluer la crédibilité et l’exactitude des sources ainsi que la validité et la fiabilité de l’information recueillie à partir de critères précis dans le cadre de son enquête (p. ex., cerner la perspective reflétée par la source; comparer l’information trouvée dans différentes sources afin d’évaluer leur exactitude; comparer les façons dont les données probantes sont construites ou présentées dans différentes sources; tenir compte de l’influence de l’intention, du public cible, des partis pris et des valeurs).
- De quels renseignements as-tu besoin pour parvenir à déterminer si une source est crédible ou pour savoir laquelle est la plus fiable?
- Dans le contexte de l’évaluation de la fiabilité d’une source, qui peut décider si une voix est authentique ou non, et par quelle méthode?
- Quelle est la signification de l’approche du double regard? De quelle façon l’applique-t-on pour adopter à la fois les contributions des systèmes de connaissances autochtones et non autochtones?
- Quelle sorte de parti pris peut-on observer facilement dans une source? Quelle sorte de parti pris ne saurait être remarqué qu’avec difficulté? Quel parti pris peux-tu détecter dans cette source particulière?
- Quels éléments d’information provenant de la source justifient ton opinion? Quels éléments d’information provenant d’une autre source pourraient t’aider à révéler les limites de la première source?
- De quelle autre manière pourrait-on raconter cette nouvelle afin d’y intégrer les points de vue et les valeurs culturelles des Autochtones? En quoi cela la rendrait-elle plus authentique? Pourquoi doit-on accorder une importance particulière aux points de vue des Autochtones sur leurs expériences?
A1.4
analyser l’information recueillie pour en faire l’interprétation et la synthèse en utilisant les concepts de la pensée critique en politique (p. ex., importance politique, objectif et résultat, continuité et changement, perspective politique), en tirant des conclusions sur les enjeux contemporains qui touchent les communautés, les peuples et les nations autochtones du monde entier (p. ex., utiliser le concept d’importance politique pour mieux évaluer les effets d’une décision politique sur les populations et communautés autochtones dans un pays particulier; tenir compte du concept d’objectif et résultat pour évaluer l’efficacité du travail d’une organisation non gouvernementale qui fait la promotion des droits des Autochtones; employer le concept de continuité et changement pour analyser l’effet des politiques d’un état particulier sur les Autochtones; mettre en application le concept de perspective politique afin d’analyser le soutien ou l’absence de soutien d’un gouvernement face à une résolution donnée des Nations Unies).
- Quelle est la signification politique du fait de demander aux électrices et électeurs autochtones d’appuyer les partis politiques principaux?
- Pourquoi pourrait-il être pertinent d’analyser la question de la déforestation du point de vue des droits de la personne? Quels autres points de vue faudrait-il prendre en considération? Quels concepts de la pensée critique en politique pourrait-on mettre en application pour mieux évaluer les causes et les conséquences de la déforestation?
- Quelles différences et quelles ressemblances y a-t-il entre les gouvernements autochtones et les gouvernements démocratiques? Sur quel point de vue politique s’appuie ton opinion?
A1.5
évaluer ses constatations et en faire la synthèse dans le but de formuler des conclusions et des jugements ou prévisions éclairés relativement aux enjeux, aux événements et aux développements sur lesquels porte son enquête.
- Ton constat était-il différent de ce que tu pensais à l’origine? Si tel est le cas, de quelle manière?
- En faisant un retour sur tes travaux, quels renseignements factuels étayant tes conclusions sont à ton avis les plus importants? Quels arguments as-tu trouvés particulièrement convaincants?
- Quelles sont les principales questions d’éthique qui ont été soulevées dans le débat sur la gestion des ressources naturelles situées sur les territoires autochtones? En quoi ces questions sont-elles pertinentes dans le cadre de ton enquête sur la culture des Bakas du Cameroun?
- Quels facteurs éthiques influencent ton jugement relativement aux enjeux de la gestion des ressources? En quoi les résultats de ton enquête influencent-ils ta perspective politique sur le sujet en question?
A1.6
communiquer les résultats de son enquête en utilisant la terminologie française appropriée (p. ex., vocabulaire propre au thème et à l’époque, termes appropriés relatifs aux réalités autochtones et aux concepts de la pensée critique en politique), en citant ses sources de référence selon les normes bibliographiques établies (p. ex., notes en bas de pages ou en fin de texte, citations qui mentionnent la date de publication, bibliographies, liste des références) afin de reconnaître toutes les sources d’information (p. ex., livres, films, vidéos, politiques, sites Web, entrevues, information fournie oralement, leçons, histoires) et en prenant en compte l’auditoire ciblé et l’intention poursuivie (p. ex., présentation pour sensibiliser les gens aux besoins en eau potable des communautés autochtones; débat sur le niveau de respect des droits issus des traités et de la souveraineté des peuples autochtones à l’échelle internationale; essai critique sur les dispositions de la DNUDPA; article de blogue sur les connaissances autochtones au sujet des interconnexions biologiques, y compris les liens entre les plantes locales et l’approvisionnement en nourriture et en eau; reportage au sujet des approches adoptées par les peuples autochtones du monde entier dans le but d’attirer l’attention sur les effets des changements climatiques dans les territoires traditionnels; caricature pour critiquer le manque d’accès aux soins de santé chez les Autochtones).
- Quel mode de présentation est le mieux adapté pour communiquer tes conclusions? En choisissant ce mode de présentation, as-tu tenu compte de son efficacité ainsi que des besoins de l’auditoire?
- Comment peux-tu communiquer tes conclusions d’une manière qui prend en compte les sensibilités des personnes ayant pu être marginalisées ou ayant vécu des traumatismes?
- Les termes « autochtone », « aborigène », « indien » et « amérindien » sont-ils interchangeables? Pourquoi ou pourquoi pas? De quelle manière l’emploi contextuel de ces termes a-t-il évolué sur les plans historique et régional?
- Dans quelle mesure les rapports de force entre les groupes autochtones et non autochtones influencent-ils la terminologie jugée acceptable relativement aux Autochtones, à leurs communautés et à leurs nations? Qui doit les juger acceptables?